La route du Chianti

Le Chianti, ça vous parle ? Sans doute LE vin d’Italie – je n’évoque même pas le Lambrusco, ce truc à bulle qui me rappelle seulement un Champomi passé de date.

En pleine Toscane, la route du Chianti c’est notre route des vins à eux. On passe de village en village, traversant vignes et champs d’oliviers. Ça monte, ça tourne, ça descend sous un soleil de plomb (vidéo à venir) où les cigales sont reines.

Gradda in Chianti et Volparia

Qui ne s’arrête pas à Gradda in Chianti ? Un village si charmant où règne une douceur de vivre propre à la Toscane. On y flâne, on y arpente toutes les rues en souriant à tout le monde : « Ciao ! ». Sur la place centrale, on y admire la façade de l’église – j’y entrerai l’oreille attirée par la mélodie d’un orgue. Quel moment ! Approcher le musicien n’a pas été évident (on ne s’est pas compris) mais j’ai tout de même volé cette courte vidéo (à venir) surtout pour le son du bazar. C’est fou ce truc non ?!

Place centrale de Gradda in Chianti

L’église, la place centrale de Gradda

Dans l’ancienne prison du village, sous la mairie, il y a l’exposition de Fabrizio Ferrari. Un artiste peintre inspiré travaillant principalement au stylo à bille : on discute longuement autant de ses œuvres que de LVRDR, se jalousant l’un l’autre de nos libertés respectives.

Volparia – un hameau de caractère

De la vieille pierre, des rues étroites et un mariage. Magnifique hameau logé sur les hauteurs d’une colline à une petite dizaine de kilomètres de Gradda, Volparia est toujours préservé de la horde de touristes buveurs de vin.

Vue sur Volparia

Volparia, c’est du caractère par paquet de 200

En y arrivant, je comprends vite qu’un mariage est en préparation : tant de belles tenues et de grosses voitures, ce n’est pas l’Pierrot l’alcoolo qui épouse la vilaine Germaine – j’irais même déplacer ma Huguette pour qu’elle ne jure pas sur les clichés capturés dans ce cadre idyllique.

Il y a peut-être un coup à jouer, je n’ai pas l’envie de cuisiner ce soir. Retour au camion qui est parqué au milieu du vignoble, j’enfile mon unique belle tenue, m’appose une petite dose de parfum pour couvrir l’horreur et je file au mariage, appareil photo au poing.
Sur le chemin je prépare mon rôle : je serais une vieille connaissance de Mario de passage dans le coin. Il m’aurait alors proposé des retrouvailles à ce mariage auquel il aurait été convié. Parfait ! Aller savoir pourquoi « Mario » : c’est peut-être parce qu’il est le plombier le plus connu d’Italie ou alors c’est qu’il y a toujours un Mario. Le hasard fait bien les choses, il se trouve que c’est le prénom du marié – ça n’aidera pas pour autant !

Mariée et voiture à Volparia

Oui, la mariée est jolie, mais vous avez-vu cette voiture ?!

Impossible de rejoindre la soirée dansante assurée par un jazzband qui se tient dans un magnifique jardin du village. Je suis plus que grillé. Je reçois une coupe de champagne – pour l’effort j’imagine – et lance un timide « vive les mariés ». ‘savent pas s’amuser ici.

Ce soir ça sera « pâte-fromage » avec Huguette et dodo entouré des vignes.

Gaiole in Chianti

Qui s’arrête à Gaiole in Chianti, sérieux ? Une rue piétonne où tout est fermé, un silence de mort. J’y trouve un espèce de bar-sandwicherie où je commande un « burger à la saucisse », le ventre malmené par la faim.

Paysage autour de Gaiole in Chianti

J’ai préféré présenter le paysage autour de Gaiole, c’est plus chouette que le centre-bourg

C’est alors que je découvre que c’est une spécialité régionale de manger la saucisse de porc crue. Waaaah, c’est la gerbe ce truc ! Ça baigne dans l’huile d’olive qui déborde autant que ce fromage premier prix, venant alors souder la serviette papier convertie en assiette au pain du burger. Miam, du papier, ça faisait longtemps, ça change !

J’explique au patron que c’est bien la première fois que je mange du porc cru (avec du papier Q…). On m’a toujours dit qu’il fallait la cuire, la viande de porc. Non non, insiste-t-il, c’est le plat régional : il faut que la saucisse soit bien fraîche, pas plus de quatre jours au réfrigérateur. Je vais vomir.

Castellina in Chianti

Après ce bon déjeuner, Huguette et moi filons vers Castellina in Chianti. On y retrouve une ambiance très similaire à Gradda bien que le village soit plus chargé en touristes.
De jolies rues, un donjon qui s’élève au dessus de la ville et une galerie piétonne qui vous amènera d’un bout à l’autre du petit centre en longeant la vallée – il y fait frais !

Rue à Castellina in Chianti

Un point de passage de la galerie piétonne, charmant

Quelques courses de légumes à l’épicerie du coin, une cigarette sur une place en observant un jeune papy apprendre le vélo à son petit fils et on se met à la recherche d’un coin pour la nuit.

Ah oui, Castellina in Chianti, c’est principalement de la ZTL (Zone à Trafic Limité) : faites attention où vous roulez ! C’est aussi des parkings trop chers, éloignez vous un peu du centre et ça le fera !

J’ai trouvé un super coin-nuit à quelques kilomètres de Castellina, dans les collines du Chianti : il va falloir prendre une route communale – comprendre, un chemin de terre – mais ça va passer crème. Sur ce chemin « Vallechiara », un espèce de centre de loisir où je m’arrête demander si passer la nuit sur leur parking est envisageable parce que finalement, pourquoi pas. Réponse négative mais je suis invité à profiter de la piscine « for free ». Trop trop cool, sous cette chaleur, c’est salvateur !

Je continue le chemin qui me mène jusqu’au coin-nuit, à Molino Di Bombi : ça ne se passe pas bien du tout. J’enterre presque le camion dans une montée en « S » bien trop raide. Je m’en sors je ne sais comment, je sue à mort. Je voudrais bien repiquer une tête dans la piscine du club.
Rendu au coin-nuit, demi-tour. Je tremble à l’idée de devoir reprendre ce chemin le lendemain : je préfère le faire de suite, tant que je suis encore chaud.

Vue de Molino Di Bombi

Vue depuis le chemin retour de Molino Di Bombi

Finalement, je passerai la nuit à Panzano in Chianti, un village sur la route de Florence. Je me tasse dans un bar et déguste mes premiers et derniers verres de Chianti. « Aaah, ça, niveau pif, y savent y faire ! ».

Demain, on prend la route direction Ravenne.

Du 22/07 au 25/07/2017