Les copains de Kamnik

Kamnik, petite ville de caractère à quoi, 30 kilomètres de la capitale slovène. Je m’y rends car il y a ce festival, le Kamfest, qui me semble sympa (pour dire vrai, j’ai proposé mon support en tant que bénévole vu que les organisateurs en cherchent).

Les toits de Kamnik

Vue sur les toits de Kamnik

Sauf que je suis un peu en avance. Le festival ne commence que dans trois jours. Le centre joli-mignon de la ville est vite parcouru. C’est bien calme. Cool !
Comme à mon habitude, je repère LE bar. C’est déjà moins calme, soirées animées. Cool !
Un accueil des plus top, plus aucun doute, le peuple slovène est vraiment chaleureux.
Sorti prendre l’air, je discute avec un « métalleux », Tristan : cheveux longs, t-shirt Black Label Society – ça ne pouvait pas louper !

Il m’invite à sa table et me proposera même de parquer Huguette sur son terrain. Ses potes arrivent, ils parleront alors tous anglais pour que je puisse suivre les discussions, merci les mecs. Le sujet phare ? La Slovénie. Je pose un tas de questions, j’en apprends beaucoup. Tous musiciens, on s’entend bien. On fermera le lieu.

Union Pivo

Union Pivo : une des deux bières que l’on trouve partout. Celle-ci est produite à Ljubljana, capitale slovène

On échange les coordonnées et Jernej (aussi nommé Nejc ou Neco) me proposera de me traîner un peu à gauche à droite autour de Kamnik : lui comme les autres sont nés ici, à Kamnik en Yougoslavie (bin oui).

Tristan gagne sa croûte en bossant dans un entrepôt/magasin de peinture (un salaire d’un peu plus de 800€). Deux enfants, 7 et 11 ans, tous deux vivant avec maman en Croatie. L’admiration du fameux quatuor d’heavy-trash métal Pantera nous rassemble : on sélectionnera The Great Southern Trendkill comme notre album favori !
Neco est dans l’audiovisuel en mode auto-entrepreneur. De la capture des images et du son en passant par leur assemblage au moment du montage et mix, il intervient sur toute la chaîne. Gros fana de plongée, il est également percussionniste.

Alors le surlendemain, nous voilà partis dans des coins que seul les autochtones peuvent connaître.
Neco m’explique qu’il se promenait déjà ici à ses 7 ans. A l’adolescence ou adu-lescence, lui et ses potes avaient un grand jeu : laisser tomber une grosse pierre dans le lie d’une rivière, celle-ci ayant creusé son chemin dans la roche de telle sorte à former un canyon très étroit et profond d’une soixantaine de mètres par endroit.

Les gorges de Kamnik

Pas facile de prendre une photo du bazar…

« Vas-y, on le fait, ça fait trop longtemps. Il faut trouver un grosse pierre, tu verras le son est incroyable !» me lance-t-il. Tous deux partis à la recherche de la pierre qui-va-bien – c’est vraiment le bon caillou hein, difficile à transporter pour deux bonhommes – on l’arrache au sol à plusieurs dizaines de mètre du point de chute.
Sur le chemin, soufflant comme de bœufs vu le poids du bazar, une idée de génie me vient : pour que ce soit vraiment marrant, il ne faut personne en dessous de la pierre ! Ça sonne comme un théorème, une propriété : Neco m’assure que s’il y a quelqu’un dans ce canyon, ce n’est plus qu’un cadavre. C’est impraticable, l’eau est plus que gelée, certains ont essayé (il y en a des traces) : ils y ont soit perdu la vie, soit obtenu le droit d’être amputé de tout ce qui dépasse du buste. Dur.

Un regard à gauche, un autre à droite. Mon théorème a bouleversé Vetcho, il poussera un cri indiquant une chute de pierre imminente. On ne jette pas la pierre, j’entends que l’on ne lui donne aucune accélération : la gravité va tout faire. « One, two, three », on libère le rochet :

WooWooWooWoooWOooo… BAHOUM… OUUM.. OUUUM… OOUUUUMMMM… OUM… … oum… … … oum… 

Étonnant ce son. Vraiment.

On fini notre journée par glande/discussions autour d’un petit lac où le courant qui l’alimente trouve aussi son chemin sous un arbre qui lui s’appuie au sol comme il peut, un coup à sa gauche, un coup à sa droite. Je reçois des tas d’informations et d’explications de la part de Neco.

Un lac à Kamnik

J’adore !

Eux partent quelques jours en Croatie pour plonger. Moi, je reste ici pour le Kamfest.
On se reverra.