Kamfest : musique et belles énergies

Nous y voilà, le Kamfest débute !
Ce festival (gratuit) prend vie chaque année à Kamnik, ce coup-ci ce sera dans le parc proche du centre-ville. Pour l’occasion et parce que du monde est attendu, Huguette ne restera pas sur les parkings gratuits mais dans l’unique camping de la ville. En plus, une machine à laver est accessible, parfait, je n’aurai plus à retourner mes caleçons !

Camping tout simple, pas cher, accueil chaleureux. J’irai à la rencontre des mes potentiel-futur-voisins, leur demandant avis quant à l’emplacement que j’ai repéré, proche de leur véhicule. « Oui, pas de problème, tu peux stationner là ! ».
Bordel, ça parle français ! Huguette est juste stationnée sous les arbres que, quoi, dix minutes plus tard, je suis invité à boire un coup : « APéROO ! »

Lessive au Kamfest

Huuuum, ça sent bon le propre !

Marianne et Julien, des auvergnats, en vadrouille à travers la belle Slovénie. Ça discute, ça rigole et ça partage les mêmes valeurs. On passera quelques heures autour de cette petite table à refaire le monde en compagnie de bonnes bières et de pinard-qui-vaut-le-coup. Une partie de palet vendéen viendra clore cette belle rencontre et croyez-moi, le niveau était là : deux joueurs à fond (Marianne est malade), tous deux si respectueux de l’art d’envoyer un morceau de fonte à travers les airs afin de le déposer au plus près du maître positionné sur une plaque de plomb.
La conclusion du match m’est peut-être défavorable mais ce n’est que partie remise !

Kamfest. Musique et belles énergies. Un festival que l’on pourrait qualifier de familial, j’imagine. En journée, des activités pour les plus jeunes et quand vient le soir, les concerts. On y entendra de tout : pop-rock, métal et post-rock, « belles voix », dub et surtout un punko-rockabilly-pousse-toi-de-là-que-je-m’y-mette !

Petit tour d’horizon dans l’ordre des découvertes :

  • Samedi 12/08

Deux pianos à queue, un bonhomme crane rasé (titre). Silence saura vous séduire par leurs mélodies délicates et emplies de rêves : une sorte de Disney où la princesse, c’est vous. Aucune envolée lyrique, tout est pesé, mesuré et posé là où il faut quand il le faut. On sent bien le talent.

Silence – Skin. Live au Kamfest 2017 (oui oui, celui dont je parle là !)

  • Dimanche 13/08

Jambinai. Inattendu. Venus tout droit de Corée du Sud, transportant leurs instruments que l’on ne trouve que là-bas, ils joueront presque deux heures de ce post-rock planant, confondant musique ancestrale et gros riffs juste bons à accélérer votre chute de cheveux précoce. Tant d’énergie développée qu’il va falloir revoir les fondamentaux de la physique. J’ai adoré.

Jambinai – The mountain

Darla Smoking, un duo. Excellent batteur accompagné d’un maître des samples. On y trouve une coloration « tribale » où échos et réverbérations sont très présents, structurant un dub bien lourd tout comme des sessions drum and bass taillées au cutter. Un bon moment, de bonnes odeurs !

Darla Smoking – Smokers Delight, Baraka Session 2017

  • Lundi 14/08

Beurk, ICON. Décrit comme « musique électronique », c’est en fait de la huum, euuuh, daube ?! Exprimé de façon plus correcte, rapport à la politesse : « Je n’aime pas cette daube. » J’ai la sensation d’être devant le Hit-Machine à Ibiza. Tant pis, je sirote ma bière en admirant ce bide musical – « Kamfest, êtes-vous là ? », silence dans la foule. Nul sur 20.

ICON – Whenever you like (« Quand je veux ? », bin jamais…)

Voilà qui va refaire la soirée. Clockwork Psycho, un punk-rockabilly, une sorte de Billy Hornett mais bien énervé, conduit par la contrebassiste Clockwork Lilith. Tout droit venus de la capitale slovène, les trois compères sont méga rodés et envoient du lourd, du très-très lourd. Riffs à la Brian Setzer, contrebasse frappée à la double-croche suivie par une caisse claire claquante : ça donne envie de bouger et ça bouge, on s’attrape par le bras, trois petits tours et s’en va.
Un harmoniciste rejoindra le trio apportant une touche blues bien-comme-il-faut : génial !
Clockwork Psycho, on les reverra en Autriche sous un
énorme orage au Who Cares For Beer Fest .

Clockwork Psycho – I don’t give a f*ck (filmé à Ljubljana, Metelkova. On en parle ici).

  • Mardi 15/08

Waouh le peuple ! L’espace devant la scène principale est bondé. Je retrouve Tristan revenu de Croatie dans la journée qui m’explique que bon, c’est le groupe à la mode en Slovénie. Hamo & Tribute 2 Love, c’est du pop-rock-pourri qui s’attarde trop souvent sur des slows, où chaque musicien ira de son petit spectacle, soulevant la guitare derrière sa tête à chaque solo, remuant sa basse comme pour tronçonner un chêne vieux ou jetant ses baguettes en direction de la foule. Nope !

Hamo & Tribute 2 Love – Telo. Live au Kamfest 2017.

Haiku Garden, jeune groupe slovène alternatif-indie. Le haiku est une forme très codifiée de poésie japonaise où l’organisation structurelle et rythmique est essentielle. Pas étonnant alors de retrouver dans les créations d’Haiku Garden des nappes musicales très planantes soutenues par des guitares bien sur les temps. Très chouette, +1 pour les projections visuelles bien barrées !

Haiku Garden – Rosetta

Darla Smoking au Kamfest 2017

Au moment du set de Darla Smoking : le batteur, il tape !

Fin du Kamfest pour moi ! Je n’irais pas jusqu’au bout du festival, quatre jours me suffisent. Je n’aurais rien vu des projections cinématographiques proposées en parallèle des concerts, ni des représentations théâtrales qui, il me semble, visaient un (très) jeune public.

Pouce en l’air pour les organisateurs et bénévoles du Kamfest bien sûr.

Huguette démarre au quart de tour, direction Ljubljana !

Le Kamfest de Kamnik, du 11 au 16 Août 2017.