Florence VS Firenze

Florence, une ville clé de la VraieRouteDuRom. Dynamique, historique, magnifique !
Si j’ai pu être un peu barbé du monde qui trottait à Bologne, ici, j’ai été servi : waaaah, le peuple !

On y reste quand même une petite semaine, Huguette est parquée sur la périphérie tout à côté d’un centre commercial et de l’unique ligne de tramway de la ville (deux autres sont en projet).

La découverte du centre ville

1€20 le ticket de tram qui nous dépose jusqu’en centre ville, le long de la gare ferroviaire. Plus tard, je prendrai le vélo.
Sorti du tram, à quelques minutes de marche, la place Duomo et sa colossale cathédrale Santa Maria del Fiore : en marbre blanc, rose et vert, elle envoie, elle envoie grave !

Chargée en détails, en statues qui trônent à plusieurs dizaines de mètres de haut le tout surmonté d’un immense dôme, on ne peut que se sentir minuscule face à un bâtiment d’une telle ampleur. A sa droite, le gigantesque Campanile de Giotto (non non, pas la chaîne d’hôtel) rattrape à peine la pointe de la demi sphère qui surplombe totalement la ville.
En face, le baptistère Saint-Jean et la Loggia del Bigallo aux dimensions bien plus raisonnables viennent compléter ce décors épique.

La Cathédrale Santa Maria de Florence

La Cathédrale Santa Maria del Fiore : ça se pose là !

Après, ce n’est que façade : un beau maquillage. Une fois les portes de ce lieu de culte franchies, on est déçu – surtout qu’on s’est tapé une bonne heure à patienter dans une file d’attente qu’ils ont eu la délicatesse d’aménager à l’ombre.

C’est vide. Je veux dire, il y a deux vitraux qui se battent en duel, une horloge un peu bizarre pendue au dessus des portes principales, un ou deux tableaux et bien sûr un autel. Pas de peinture sur les immenses murs, de tableau majestueux, de sculpture ou de tapisserie, rien. Du coup, c’est un peu tristoune : vu l’emballage, on pouvait s’attendre à du sensationnel.
Bon, il y a le dôme qui est peint, c’est vrai. Sans compter l’horloge liturgique, c’est bien le seul truc à voir.

Évidemment, les passionnés d’architecture y verront bien plus que mon œil de profane.

Le plafond de la Cathédrale Sante Maria

« Je vais te peindre des p’tits gars les fesses à l’air, tu verras, les touristes vont adorer ! » – l’Artiste, probablement

Le centre ville et ses larges rues pavées est rempli de monuments « à ne surtout pas manquer », de places et de musées : Palazzo Medici Ricardi, Chiesa di S. Lorenzo, Palazzo Rucellai, Museo Leonardo, Piazza de la Republica, Badia Fiorentina…
On pourrait y passer des journées complètes. Moi je continue à vadrouiller, levant les yeux sur les façades qui avouons-le en valent la peine, marchant jusqu’au jardin botanique.
Dans ma déambulation imprécise, je me retrouve d’un coup entouré d’une armée de touristes, une glace trop chère dans une main, l’appareil photo dans l’autre : me voilà sur le pont Vecchio qui franchi le fleuve Arno.

Il est sur chaque carte postale. Accompagné de la cathédrale, ce doit être l’emblème de la ville. Ce qui est surprenant, ce sont les petites bicoques à deux ou trois étages qui se placent de part et d’autre du pont tout le long de celui-ci. Il conduit à la vieille ville : on y trouve alors des rues moins rectilignes et bien plus étroites.

Le pont Vecchio à Florence

Le pont Vecchio, l’Arno

Galleria degli Uffizi (Galerie des Offices)

En gros, c’est un musée dans un vieux bâtiment de caractère. On y voit principalement des peintures sur bois ainsi que des bustes de pierre dans l’allée centrale. C’est un dédale de plus de 70 salles dont les murs exposent principalement des scènes religieuses : au bout d’un moment, la barbe ! Bon, on est en Italie hein, niveau religion, ça se pose là !

13€ le ticket d’entrée, 17 si réservation – et il est vivement conseillé de réserver (on passe alors dans une file dite prioritaire) sinon on est bon pour deux heures d’attente. Et oui, la culture, ça se paie (cher) !

Portrait à la Galleria degli Uffizi à Florence

« Living easy, living free, Season ticket on a one-way ride […] I’m on the highway to hell »

Chaque œuvre est accompagnée de son panneau explicatif rédigé également en anglais. C’est tout de même appréciable. Ce qui m’a particulièrement frappé, ce sont les efforts et moyens investis dans la restauration et la protection des œuvres : les mecs, ils ont bien bossé, c’est clair.

De manière générale, un peu étonné de l’accueil reçu lors des visites : pas vraiment agréables mes interlocuteurs. Pas de « bonjour » ou autres politesses au guichet, à peine un sourire ou même un regard. Bouaif, pas glop.

La place Michelangelo

Une fois l’Arno enjambé, c’est donc la vieille ville qui se profile. En suivant le fleuve vers l’amont, on fini par atteindre la place Michelangelo qui surplombe Florence. Ça vaut le coup d’œil. C’est à ce moment là qu’on prend réellement conscience de la taille démesurée de la cathédrale Santa Maria del Fiore.

Vue sur Florence de la Place Michelangelo

Quand même, la cathédrale, ce n’est pas la moitié d’un truc !

J’ai pris le temps d’y réaliser un court timelapse du couché de soleil sur la ville : oh que c’est beau et c’est par ici (bientôt en ligne, problème de connexion internet).

Big bazar

En vélo à Florence

Faut être un peu timbré, prenez du change. Du camion au centre ville, il y a quoi, six kilomètres et une centaine d’occasions de se faire mal. Ça roule vite, autant en voiture qu’en cyclomoteur. Et les vélos ici, ça fait n’im-por-te quoi – en tout cas, sur mon trajet. Il faut se glisser dans la masse, j’entends, faire comme les autres : vous roulerez à droite ou à gauche, dans le sens de circulation ou pas d’ailleurs. Sens quoi interdit quoi ?! Les coups de klaxon, et ça vaut pour la conduite d’un véhicule motorisé, ne sont pas signe d’exaspération comme on se l’imagine mais plutôt un genre de « j’arrive, je suis là, je passe ».

Gardez-vous bien de vous arrêter quand il n’y a pas de raison particulière : les stops sont quasiment tous vus comme des cédez-le-passage.

Sorties, bars-bouffe et vie nocturne

Florence, c’est LA ville. Celle de la culture avant-gardiste, des concerts et festivals. Celle qui en Italie a été la pionnière des mouvements LGBTQ – en 2004, la Toscane est la première région à bannir la discrimination des homosexuels dans l’emploi, l’éducation et le servir public, ce n’est pas si vieux.

Côté concert et festival, le mois de Juillet a vu venir de la tête d’affiche comme Aerosmith, Robbie Williams (100€ !), Lauryn Hill (60 €), Jamiroquai (60€), Paolo Conte (65€) et même Yann Tiersen (40€). Septembre, c’est au tour de Franz Ferdinand (pour ne citer qu’eux). Je n’aborde même pas la multitude de scènes disséminées en ville : on y trouve de tout, du classique au rock en passant par le jazz et le théâtre. Pas simple cependant d’y accéder : pour les scènes de ville, il semble qu’il faille d’abord acheter une carte d’abonnement puis payer chaque entrée aux événements. Boom, double tarif ! Et je ne vous parle pas des coûts : cher, très (trop) cher. La subvention de la culture dans le pays du coq, ça a aussi du bon.

Sculture à la Galleria degli Uffizi à Florence

Quand elle essaie de me convaincre de la laisser passer la nuit dans Huguette…

On trouve de bon bars et cafés à Florence. Pour ma part, j’ai bien squatté Brewdog@Firenze – une chaîne de bar à bière – à tel point que je leur ai dédié un petit billet. La rencontre de Brian from Seattle m’a conduit dans la vieille ville vers un bar à cocktail « Gosh », là où je ne mets jamais les pieds. Tenu par Matéo et son frère, le premier parlant un français impeccable, c’est une nouvelle aventure pour eux et honnêtement leurs cocktails (7 à 13€) sont délicieux.
Je rencontre Cédou, footballeur et barman au « The Friends Pub » situé lui aussi dans le vieux Florence, qui a grandi en France (décidément). La discussion s’engage vite, les peintes (5€) se boivent vite, j’en profite alors pour lui demander le nom de quelques plages qui valent le coup d’œil.

Bien manger c’est important. Une ou deux trattorias qui n’ont pas été bien top, sûrement trop proche des attractions touristiques.
Dans la vieille ville encore une fois, il y a cette pizzeria « ‘O Munaciello » : visiblement prisée, on le comprend, les pizzas y sont succulentes. Quel repas !

En centre ville cette fois, à 12h06, j’ai la dalle. C’est à « Serre Torriggiani » que j’irai régler le problème, une sorte de havre de paix végétal au creux des immeubles, caché du chemin des touristes.

Bon alors quoi ?

J’ai vraiment apprécié Florence malgré la foule. J’ai beaucoup (beaucoup) marché dans toute l’agglomération. C’est clairement une ville à voir, à visiter, l’ambiance est là. Cependant, et je ne sais comme l’exprimer différemment, j’y voyagerai mais je n’y vivrai pas – c’est du personnel ça, on est bien d’accord. Quand les quartiers populaires de Barcelone me prennent aux tripes, ici, je n’ai trouvé que l’impression d’être un « +1 » dans une économie du tourisme démentielle.

Ai-je seulement eu le temps de sortir des sentiers battus ? Peut-être pas.

Du 15/07 au 22/07/2017.